Changement de décor avec la grande autoroute qui traverse le pays du nord au sud. Nous quittons les pistes de terres…les paysages changent, la végétation s’épaissie un peu (juste un peu !), nous croisons des chevaux sauvages sur le bord de la route, la circulation est telle que nous nous permettons de nous arrêter au milieu de l’autoroute pendant 10 minutes à les regarder sans gêner une seule voiture.

Nous finissons par quitter l’état de l’Australie du Sud pour entrer dans le Territoire du Nord et bien que le nouvel état soit pile poil au nord du précédant nous gagnions une heure ! Plus que 8h30 de décalage horaire avec la France.

La route est belle, les paysages toujours aussi somptueux et malgré les kilomètres qui défilent, aucune lassitude de conduire (pour le moment !). 
Nous finissons par arriver au camp, après 2 heures de conduite de nuit fatigantes car l’attention doit être encore plus présente et nous retrouvons donc Elodie et Allan qui pensaient que nous avions abandonné étant donné la distance et l’heure avancée… nous leur racontons nos péripéties puis c’est l’heure d’aller se coucher. 

Il nous reste encore une bonne heure de route pour atteindre le fameux rocher d’Uluru (Ayers Rock pour les colons). Au réveil nous faisons la connaissance de l’animal du camp : un Emu qui vagabonde entre les tentes et véhicules à la recherche de nourriture et qui n’est pas du tout effrayé par les humains. Nous avions dormi dans la voiture et c’est donc une belle petite tête d’emu que l’on verra en ouvrant les yeux car il était à la hauteur de notre fenêtre … surprenant ! Nous discutons également avec un monsieur allemand qui voyage avec sa fille et que Pierre reconnait car nous les avons croisés aux Grampians ! Ils font aussi presque le même chemin que nous et le père qui est déjà venu dans la région nous conseille quelques superbes pistes de 4x4 pour aller visiter des parcs plus au nord… mais les conditions de route sont très très compliquées (cailloux possiblement trop gros pour notre 4x4, passages multiples dans la rivière et on ne connait pas la profondeur – ce qui peut être un problème car il y a eu visiblement beaucoup de pluie ces derniers mois….) bref la peur de rester coincés sur des pistes sur lesquelles à peine 2-3 voitures passent par semaine (voir moins) ne nous emballent pas et la voiture des copains ne passerait surement pas … donc nous décidons de prendre un autre chemin, tout aussi incroyable.

Nous voilà en route pour le visitor center d’Uluru et c’est un parc bien diffèrent que nous rencontrons ! Il y a un resort avec hôtel à 400$ la nuit, restaurants, supermarché, magasins…tout y est extrêmement cher mais c’est amusant comme le tourisme peut rendre l’Outback urbanisé et accessible à tous car clairement nous nous rendons compte de la différence qu’il y a entre nous et les autres touristes ! 

Nous prenons les informations sur les sentiers de rando, le camping à l’intérieur du resort est bien entendu très cher pour un bout de terrain dans le milieu du désert, nous décidons donc de dormir juste à l’extérieur du parc sur une aire de repos. Un petit picnic et une visite au centre culturel plus tard, nous partons pour la marche de 10 km qui fait le tour du plus grand monolithe du monde et qui suscite tant de questions (Pourquoi ? Comment ? Quand ? En quoi ? Quel poids ? Taille ?... nous n’en saurons rien, c’est sacré et secret pour les aborigènes et donc on en parle pas !). Mais c’est vraiment magnifique, encore une fois, c’est sec et malgré les 3 gouttes d’eau qui tomberont pendant que nous serons là-bas, nous ne verrons pas l’eau couler des cascades et c’est bien dommage car ça doit être de toute beauté !

Nous finissons la journée par le coucher du soleil du point de vue réservé, mais les nuages nous embêtent un peu. Il faut savoir aussi qu’il est interdit de faire des photos de certaines faces du monolithe et donc en rando des panneaux indiquent les zones interdites, en voiture il est interdit de s’arrêter à certains endroits également sous peine d’amende… enfin tout est très limité et contrôlé pour respecter les croyances des aborigènes locaux (les Anangu). Les histoires sont sacrées et se passent de générations en générations (pour certaines qu’entre hommes et pour d’autres qu’entre femmes). Tout cela est très passionnant même si nous avons peu d’informations car ces histoires sont très peu partagées (certainement pour protéger ces sites qui ont été pris et pillés par les occidentaux (le parc a été rendu aux Anangu mais en échange le gouvernement Australien bénéficie d’un bail à durée indéterminée – faut pas déconner non plus….). Ce protectionnisme a tout de même certaines limites car même si les Anangu ne souhaitent pas que les touristes montent sur le rocher car il emprunte un chemin sacré utilisé que par les sages pour les rites très importants (ni les rangers d’ailleurs – plusieurs personnes meurent chaque année en tentant l’ascension à cause de la difficulté de celle-ci), cette ascension est toujours tolérée (motivée par la peur de perdre la plupart des touristes si ces derniers ne pouvaient plus grimper ce gros rocher) !! Nous vous rassurons, nous ne sommes pas montés pour respecter les Anangu et leurs croyances !

Nous achetons de quoi faire à manger au magasin du resort et partons sur notre camp pour la nuit.

Le lendemain nous faisons une étape internet avant de commencer les randos sur Kata Tjuta (les autres gros cailloux moins connus mais qui sont encore plus impressionnants et tout aussi sacrés). Et les marches sont aussi extraordinaires !

Nous revenons sur Uluru pour le coucher de soleil puis repartons sur la route pour le camping où nous avions retrouvé les copains pour partir ensuite sur Kings Canyon NP. 

Regardez les photos, c’est « whaou » !!