Coober Pedy… Coober Pedy !! Ce nom ne vous dit surement rien mais je vous invite à regarder sur internet pour vous informer sur cette ville. Elle est unique en son genre et l’on ne reste pas insensible lorsque l’on s’y aventure.

Pour résumer, c’est une petite ville de quelques milliers d’habitants placée sur l’autoroute à 1200km au nord d’Adélaïde, dans le désert. La température monte donc très haut et pour se protéger de cela la majorité des habitants vivent dans des maisons troglodytes, sous terre … où la température y est constante toute l’année, environ 23°C. Ce sont de vrais maisons avec plusieurs chambres, cuisine, SDB, salon avec TV…. Mais sans fenêtre !... Mais c’est aussi la ville où est extraite 95% de l’opale mondiale (pierre précieuse avec de magnifiques reflets colorés). Cette pierre se trouve en creusant et il n’y a aucune grosse société qui s’y est installée car la recherche est complètement aléatoire et il faut plus de chance que de connaissance pour en trouver. Il y a donc des trous de forage et des butes de sable partout autour de la ville donnant des couleurs atypique aux environs. J’ajoute aussi un petit élément pour décrire la ville : il y a environ 90 nationalités vivant ici pour environ 50 langues différentes (pas toutes utilisées !). C’est aussi la ville autour de laquelle ont été tourné pleins de films aux allures de fin du  monde (Madmax) et aux paysages lunaires.
Nous sommes donc arrivés en ville un peu avant midi, après avoir terminé notre « dirt road ». Le premier arrêt comme toujours a été le visitor center pour récupérer les infos sur les mines et maisons visitables. Nous sommes ensuite allés avec les copains au supermarché faire quelques courses pour remplir le stock de provisions et nous décidons de nous séparer le temps de la journée pour que chacun fasse ses visites à son rythme et nous nous donnons rendez vous au camp à 80km au nord de la ville… où sera également Suzanne, Gary et le reste de la famille ! Quelques sandwichs, un pneu réparé et 25$ plus tard nous partons pour visiter une mine d’opale, son musée et sa maison troglodyte (tout au même endroit et dans la même visite!). Mais le tour ne commence que dans 1H30 et nous décidons donc d’utiliser ce temps pour visiter la 1ère église underground au monde taillée dans la pierre à la main (avec marteau et pioches.. mais sans machine), puis nous allons à la bibliothèque pour profiter du wifi gratuit et mettre à jour le blog mais là c’est le drame !!

Apres 2 A/R à la voiture pour récupérer les documents nécessaire à notre obtention du code wifi la clé de la voiture disparait !!!!!!!!! Impossible de remettre la main dessus ! Nous retournons la bibliothèque plusieurs fois, vidons nos sacs et poches, refaisons le chemin de multiples reprises… introuvable ! Après plus d’une heure de recherches nous décidons d’appeler notre assurance pour qu’ils envoient quelqu’un pour ouvrir la porte. Tous les australiens nous disent que si nous avons l’assurance, ce service est gratuit. Tous l’ont déjà utilisé et c’est très pratique !! Mais voilà, nous c’est diffèrent… pas le même état australien… et notre package d’assistance ne comprend pas ce service. Nous appelons donc un garage local pour qu’il vienne nous aider… Les dames de la bibliothèque ont été très gentilles et serviables mais c’est une certaine Ana qui travaille pour l’école qui nous sauvera la vie prochainement !

Mais je vais revenir rapidement sur quelques points de notre aventure que nous avions passés sous silence jusqu’à présent et qui prennent tous leurs sens à être racontés maintenant : 
1- A l’achat de la voiture, Garry nous avait laissé une clé en mains et avait montré à Pierre où était cachée la 2ème (accrochée à un fil de fer dans la carrosserie à l’arrière de la voiture…) -  pratique et invisible.
2- Le dernier matin dans le parc Flinders Range, après notre longue rando, Pierre pose la clé de la voiture sur le tableau de bord qui glisse et se coince contre le pare-brise. En essayant de la sortir de là avec une fourchette (très malin), il finit par la faire glisser et tomber entre le tableau de bord et le pare-brise (dans la ventilation nous pensons)… Impossible de la récupérer… nous n’avons aucuns outils et aucune connaissance pour démonter le tableau de bord sans risquer de ne rien pouvoir remonter. Toute cette aventure car nous avions perdu notre porte-clés koala que nous n’avons pas eu le temps de remplacer….
3- Pierre se couche sous la voiture et récupère la clé de secours qui n’avait pas bougé de sa place, heureusement pour nous sinon c’était compliqué. Nous voici donc repartis sur la route avec une clé sur le contact et l’autre derrière le tableau de bord.
Vous aurez donc compris qu’en perdant la clé dans la bibliothèque, nous nous retrouvons donc à l’extérieur de notre maison et sans possibilité de bouger du parking ! Même si le dépanneur vient ouvrir les portes, au mieux on pourra dormir dans notre voiture (ce qui est déjà pas mal…) mais nous ne pourrons pas bouger et c’est un peu embêtant !!

Le dépanneur arrive sur place et annonce qu’il faut payer 154$ pour ouvrir les portes, qu’il peut ensuite nous remorquer gratuitement jusqu’au garage mais qu’ensuite, il faudra attendre demain pour que quelqu’un s’occupe de trouver la clé disparue… car il est 17h passé et que tout est fermé. C’est à ce moment qu’Ana entre en scène et nous dit de ne pas payer, qu’elle connait un gars qui peut nous ouvrir la voiture et nous aider à récupérer la clé… et au pire on rappelle le gars plus tard pour qu’il revienne ouvrir les portes et nous remorquer…. On accepte donc l’offre d’Ana qui part déposer son fils pour une activité et revient 20min plus tard avec un vieux monsieur avec une grosse barbe, Keith, qui tient dans sa main un cintre en fer et quelques tournevis. La ville de Coober Pedy possède une page Facebook et les habitants étant assez serviables, Ana espère que si un enfant a pris la clé lorsque nous étions dans la bibliothèque, l’un des parents pourra la rapporter ou venir donner un coup de main…En tout cas Ana est pleine de ressources et contente de nous aider. Cela fait plaisir dans ce moment de légère détresse ! Keith n’arrive pas à passer le cintre par une des portes pour attraper la poignée et tirer dessus… Ana se demande si les clés d’un autre Pathfinder (notre voiture) ne pourrait pas ouvrir la nôtre… ça lui est déjà arrivé d’ouvrir une voiture qui n’était pas la sienne par erreur avec ses clés… et quelques minutes plus tard, une amie de Keith au volant d’un Pathfinder s’arrête à proximité pour déposer ses enfants. Keith va vite la voir, lui prend ses clés et magie !! Sa clé ouvre notre voiture !! Notre maison est donc ouverte !! 154$ d’économisés !! Et au pire on peut dormir dans la voiture sur le parking !

Arrive ensuite l’explication de la localisation de la clé dans le tableau de bord et Keith se met à tout démonter (on a une jolie photo de l’intérieur de notre voiture)… Pierre l’aide au démontage et veille à garder toutes les vis et pièces détachées à proximité…. Keith rend les armes une première fois, Ana l’amène chez lui chercher sa boite à outils et revient 10min plus tard pour se remettre au boulot… Après plus d’une heure d’effort sous 35°C à tout démonter, Sandy finit par s’approcher du chantier (après avoir méditée un peu et demander de l’aide au dieu de la clé) et jette son regard dans un recoin sombre et magie !!! La clé est là !! (mais alors pas du tout là où nous pensions la retrouver car elle était entre la moquette des pieds du conducteur et la porte). Nous sommes sauvés !! Enfin presque… car en l’état, nous n’irons nul part tant que le tableau de bord ne sera pas remis en place… Une heure d’effort supplémentaire pour tout remettre en place et comme si de rien d’était, nous pouvons repartir avec une clé en main qui finira vite autour d’un bout de corde pour en faire un joli collier et la boite à outils de Keith dans le coffre que nous déposerons chez lui avec un gros pack de bières en remerciement.

Keith est bien content de son pack de bières, nous en buvons une ensemble dans son atelier, puis il nous fera visiter son « dug out » (maison troglodyte) qui comporte quand même 3 chambres ! Il y a toujours 2 puits d’air dans les dug outs pour qu’il y ait toujours un petit courant d’air et ainsi éviter la moisissure et l’humidité. La déco de Keith est très sommaire mais sa maison est simple et efficace avec tout ce qu’il faut pour vivre. Ne voulant pas plus abuser de son hospitalité nous partons après l’avoir remercié encore pour un camping passer la nuit…Pour la petite histoire, Keith vivait à Adelaïde jusqu’à ce qu’il perde malheureusement son épouse d’une longue maladie. Suite à son décès, il a pris la décision de déménager et a choisi de venir habiter à Coober Pedy sur un pile ou face (l’autre choix étant Esperanza, sur la côte ouest) !

Ne voulant pas rouler vers le camp gratuit vers les copains qui devaient s’inquiéter de ne pas nous voir arriver car nous sommes bien fatigués après cette journée riche en émotion, nous prenons un camping payant avec toutes les commodités pour souffler et passer une bonne nuit…et malheureusement la nuit sera horrible !! Nous plantons la tente mais un vent fort va souffler toute la nuit nous réveillant à presque chaque rafale, manquant d’arracher la tente au passage ! Nous ne ferons pas de grasse mat’ et nous réfugierons dans la cuisine du camping (avec énorme écran plat !!) pour ranger nos affaires et manger notre petit dej’ et préparer notre picnic du midi, puis nous partons faire le plein d’eau potable. L’eau dans le désert étant rare, on peut trouver un peu partout en ville des « stations d’eau » qui distribuent 20L pour 20 centimes... comme à une station-service, c’est marrant et terriblement efficace ! Nous faisons le plein d’eau et partons pour le fameux tour de la mine à 10h (vous verrez sur les photos que c’est bien particulier !), où nous croiserons Ana en sortie scolaire, puis nous enchaînons avec la visite de la plus grande église au monde (après la plus ancienne !) sous terre et pour finir nous retournons à la bibliothèque pour finir nos affaires avec internet, raconter et remercier les dames qui nous ont aidées lors de la notre mésaventure ! Ana viendra nous retrouver dans la bibliothèque pour nous montrer des fossiles et de très belles pierres qu’elle a découverte elle-même lorsqu’elle travaillait dans les mines, dont une superbe opale valant presque 6000$. Qu’est ce qu’ils sont gentils et bienveillants ces Australiens !!!! Quelques larmichettes plus tard (pour les filles hein) nous prenons la route avec un dernier point de vue sur les « breakaways » (vue dominante sur le désert, très joli) en direction d’Uluru qui est à plus de 800km encore. Nous avons eu Allan et Elodie par téléphone et nous avons défini un camp pour s’y retrouver et continuer la route ensemble. 
La suite au prochain épisode…